Centenaire du 1er Congrès International pour la protection de la nature

du 27 au 29 septembre 2023

Dans notre société court-termiste, prompte à l’amnésie environnementale, l’innovation permanente est souvent pensée comme l’unique horizon pour résoudre la crise écologique : on touche à la « pensée magique »… Le passé et sa science – l’histoire – sont souvent considérés comme des archaïsmes dépassés par notre appétit de modernité. S’y intéresser relèverait alors d’un dilettantisme peu productif et un brin réactionnaire, car tourné vers des temps révolus. Les urgences écologiques et climatiques nous invitent à juste titre à tourner nos regards et nos énergies vers le monde qui vient, et qui s’annonce comme un nouveau défi que va devoir affronter l’humanité.

Pour beaucoup, la protection de la nature et de l’environnement apparaît comme le legs d’une prise de conscience récente, le résultat d’une inquiétude nouvelle surgie au regard d’enjeux écologiques globaux apparus après la Seconde Guerre mondiale. Ainsi nombreux sommes-nous à ignorer les origines de notre courant de pensée et d’action, ainsi que toutes les réalisations accomplies, dont nous sommes les héritiers, très directement, mais sans en avoir une pleine conscience.

Pouvons-nous espérer pouvoir construire les trajectoires à venir d’un monde plus respectueux de la nature sans comprendre d’où l’on vient, et quels sont les ressorts profonds de la situation actuelle ?

Non, l’urgence écologique ne date pas des années 1960 !

Oui, cela fait maintenant plus d’un siècle et demi que la protection de la nature est un sujet, et elle est devenue, désormais, une préoccupation sociétale de premier plan. Elle interroge, de façon changeante, les rapports qu’humains et autres qu’humains entretiennent, et les solutions que nous avons inventées pour essayer de vivre en meilleure intelligence avec le reste du vivant. En une sorte de concordance des temps, il paraît salutaire de remettre dans une perspective historique de longue durée les enjeux, les acteurs et les modalités d’action ainsi que les discours et les récits qui composent la protection de la nature afin d’en mesurer les permanences, mais aussi les évolutions et les conceptions singulières. L’observation de l’historiographie de la protection de la nature nous enseigne que chaque génération essaie de régler, avec plus ou moins de résultats, les questions que la génération précédente lui a léguées. Le centenaire du premier Congrès international de protection de la nature (1923) apparaît comme une occasion exceptionnelle pour questionner la profondeur historique de la protection de la nature à l’heure de l’effondrement de la biodiversité, permettant d’identifier les facteurs de réussite et de régression...comme un passage de témoin ?

Pour donner corps à cette intention, la Société nationale de protection de la nature (SNPN) et l’Association pour l’histoire de la protection de la nature et de l’environnement (AHPNE) se sont associées à de nombreux partenaires pour organiser un colloque les 27-28-29 septembre 2023 au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) à Paris. Il est intitulé « Défendre la Nature. Le 1er Congrès international de protection de la nature (Paris, 1923) : continuités et renouvellements ».

Coordonnées

Muséum national d’Histoire naturelle
Paris