Gestion écologique des îlots de fraicheur

OBJECTIFS

Depuis l’été 2014, deux laboratoires de l'université de Dijon et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont établi un partenariat avec la ville de Dijon, l’ADEME, l’observatoire régional de l'énergie, du climat et de l'air et MétéoFrance pour entreprendre des recherches sur les îlots de chaleur urbain. Une campagne de mesures a été déployée sur 60 stations de la ville pour relever la température et humidité de l'air. Une cartographie des îlots de chaleur urbains et des îlots de fraicheur a pu être réalisée en 2016 avec une maille de 150 m.

Pour que les différents espaces de nature identifiés comme îlots de fraîcheur puissent jouer à la fois un rôle dans l’adaptation aux changements climatiques et la préservation de la biodiversité, la ville de Dijon a souhaité que tous ces espaces soient gérés de façon écologique (la pratique de gestion horticole intensives perturbe fortement les écosystèmes et les services qui leurs sont associés).

MESURES MISES EN ŒUVRE

La ville de Dijon a décidé de s'appuyer sur le label EcoJardin pour conforter ses pratiques de gestion écologique et pour mobiliser propriétaires ou gestionnaires privés. Plusieurs parcs communaux ont déjà été labellisés : le Jardin de l’Arquebuse – Jardin des sciences (2014), le Parc de la Colombière (2016), le parc Hyacinthe Vincent (2019), le lac Kir, la promenade de l’Ouche, les parcs des combes à la Serpent, Persil et Saint-Joseph ainsi que le cimetière des Précoces. Dans cette dynamique, le Muséum – Jardin des sciences a accompagné en 2017 l’entreprise Suez, délégataire pour Dijon métropole et gestionnaire du champ captant des Gorgets (6,4 ha à proximité du Lac Kir, 10 puits et un forage) dans l'amélioration de ses pratiques de gestion, la formation des agents et pour les suivis faune/flore. En 2018, la même démarche a été effectuée avec le centre hospitalier de la Chartreuse gestionnaire d'un parc de 13 ha. Aujourd’hui, un travail est en cours pour engager dans la labellisation EcoJardin les espaces détenus par l'Université de Dijon, le CROUS et le Centre de ressources, d'expertise et de performance sportives (CREPS). Enfin, Dijon a récemment lancé une campagne de communication à destination des propriétaires, gestionnaires, bailleurs, sociétés d'aménagement... pour les accompagner dans la labellisation EcoJardin.

En parallèle, la collectivité essaye de faire connaitre à ses habitants les parcs et jardins présents sur le territoire. Durant la période estivale les parcs sont ouverts jusqu’à 23h pour renforcer l'accès aux îlots de fraîcheur en cas de canicule. Enfin, au cas par cas la municipalité essaye d’ouvrir visuellement les jardins privés enclavés par des murs de pierre. Par exemple, le mur séparant le jardin de la Banque de France de la rue des Godrans a été démoli pour diminuer la surface minérale et permettre la vue sur le végétal présent en cœur de ville.

RÉSULTATS / IMPACTS POUR LA BIODIVERSITÉ

L’étude portant sur l’identification des îlots de chaleur urbains a été l’occasion de montrer aux élus, agents municipaux et habitants, les services rendus par la nature en matière d’adaptation au changement climatique, en particulier son pouvoir rafraîchissant. Les pratiques de gestion écologiques (ou de non gestion) appliquées sur les espaces de nature permettent de maintenir la fonctionnalité des écosystèmes et donc des services climatiques qui en découlent (captage de CO2, cycle de l’eau, rafraichissement, bien-être pour la population en cas de canicules…).