Végétaliser la ville pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux

Le quartier du Sansonnet à Metz © Olivier Toussaint - CC BY-NC-SA 3.0

Une publication scientifique mobilisant les données récoltées par les participantes et participants du Spipoll et d’Oiseaux des jardins explore les réseaux écologiques des oiseaux urbains et des pollinisateurs à Paris. 

Création d’espaces verts, plantations d’arbres, toits et façades végétalisées, les villes se remettent au vert ! Les environnements urbains, excessivement minéralisés sont responsables d’îlots de chaleur et depuis quelques années, les canicules à répétition nous le rappellent sans concession. La végétation en ville est devenue un enjeu pour s’adapter au réchauffement climatique, mais aussi pour lutter contre la perte de biodiversité. C’est ce dernier point qui nous occupe aujourd’hui : Outre le fait que les espaces verts soient restreints, il n’est pas toujours aisé pour certaines espèces de se déplacer de l’un à l’autre…

Cette étude, et notamment la partie méthodologique qui n’a pas été développée dans cet article, montre qu'il n'est pas aisé de distinguer précisément les influences respectives de la quantité d’habitats favorables d’une part et de la connectivité entre eux d’autre part, sur la diversité et l’abondance des espèces étudiées. Les auteurs recommandent que les politiques de végétalisation tiennent compte de ces deux dimensions : envisager les surfaces de parcelles d’habitats et de leur connectivité à partir des besoins et capacités de déplacement des espèces. Qu’il s’agisse d’espaces privés ou publics, la ville offre de nombreuses possibilités de réaliser des petits aménagements pouvant instaurer de la connectivité ; cours d'école revégétalisées, les rues bordées d'arbres, les talus de voie ferrée végétalisés et les toits végétalisés. Pour les auteurs, l'objectif est de passer d'un modèle urbain d'économie foncière à un modèle urbain de « partage des terres » à travers un paysage écologique plus intégré.

La végétalisation urbaine à elle seule ne suffit pas : il faut tenir compte de facteurs locaux influençant la biodiversité urbaine mais aussi adopter des pratiques de gestion adaptées pour soutenir les pollinisateurs et les oiseaux. Ils soulignent la dimension sociale de la planification et de la mise en œuvre de végétalisation qui nécessite une collaboration entre les décideurs politiques, les scientifiques, les urbanistes et les communautés locales. La planification de la conservation de la biodiversité en ville va de pair avec la sensibilisation, la gouvernance participative et les initiatives communautaires. La science citoyenne permet d’impliquer les habitants dans les efforts de conservation et fournir des données précieuses pour éclairer la planification de la connectivité. Aussi, des approches développées par le Biophilic Cities Network (qui promeut des conceptions urbaines intégrant la nature pour améliorer le bien-être humain et la biodiversité) pourraient être adaptées et transposées aux villes européennes, où les tissus urbains denses nécessitent des solutions innovantes en matière de végétalisation et de connectivité.